Un
récent article de CyberPresse (que j'ai découvert
via @MvtDesjardins, merci!) nous rappelle ce que l'on savait déjà: les aggrégateurs de transactions financières, bien qu'extrêmement utiles pour simplifier la gestion d'un budget (je suis un grand fan de
Mint, et autrefois de feu
Wesabe), présentent certains risques théoriques.
On y lit aussi un fait fort intéressant - et que j'ignorais jusqu'ici - soit que les institutions financières considèrent que l'acte de fournir à un aggrégateur comme
Mint.com son NIP d'accès bancaire constitue un bris de confidentialité du NIP (les dégageant de leurs garanties vis-à-vis les opérations non autorisées). [Note: Je ne sais pas comment une banque arriverait à prouver qu'un membre possède en effet un compte sur sur un quelconque aggrégateur de transactions
et a volontairement divulgué son code d'accès - la défense "ah, non, ce n'est pas mon compte, quelqu'un d'autre a dû voler mon NIP et l'enregistrer là-bas", semble plausible. C'est une discussion pour un autre jour.]
De l'article:
Ursula Menke n'en déconseille pas l'usage. "Nous suggérons des précautions, indique-t-elle. C'est une question de bien peser les risques et les bénéfices de ce genre de service."
C'est une recommendation totalement vide, car il n'y a en fait aucune précaution possible; soit on fait l'usage d'un tel service (en divulguant notre NIP à une tierce partie), ou on s'en passe complètement.
La faute pour cette situation (que, je prédis, n'est que temporaire, car c'est réglable, bien qu'un peu difficile) repose sur les banques, qui voient leurs services en ligne évoluer à un rythme glacial comparé au reste de l'industrie des services sur le Web. Nous avons besoin de nouveaux standards de transfert de données et de délégation de l'identification des usagers. Je m'explique: Le vrai problème dans tout ça, c'est qu'il n'y a actuellement aucune granularité dans le contrôle d'accès qu'un usager peut offrir aux tierces parties; c'est
tout ou
rien.
Il m'est actuellement impossible de fournir un accès
lecture-seulement de mes transactions financières. Je dois fournir à un aggrégateur de transactions l'accès total à tous mes comptes, et les systèmes de ma banque ou caisse populaire n'ont aucun moyen de différencier un service automatisé d'un réel usager et d'appliquer des permissions différentes le cas échéant.
C'est un problème très commun dans notre industrie (en fait,
GMail,
Facebook,
Twitter et autres ont tous eu ce problème à leurs débuts et ont dû le surmonter), et pour lequel il existe des
solutions relativement simples (qui servent, au minimum, d'inspiration). N'importe-quelle archive d'informations personnelles de grande valeur pourrait me permettre de créer des jetons d'authentification afin de donner accès à un sous-ensemble de mes données à d'autres services. Du coup, on élimine
totalement la divulgation des crédentiels d'authentification aux tierces parties, on permet aux consommateurs d'offrir différentes permissions à différents services, et on peut rétracter l'accès d'un service à nos données sans impact sur les autres, en invalidant le jeton associé à ce service.
Ça prendra sûrement des années, mais la balle est dans le camp des banques et des caisses populaires, qui sont les seuls à pouvoir régler ce problème.